Muraille de Philippe Auguste

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Suivre le tracé de l’enceinte Philippe Auguste permet de faire une petite ronde sur le pourtour du Paris médiéval de la fin du XIIème siècle. On peut voir plusieurs vestiges de murs et de tours miraculeusement conservés jusqu’à nos jours. D’autres traces, bien plus discrètes, se dévoilent derrière l’orientation d’une rue, la forme d’un immeuble, voire l’inclinaison particulière de cheminées d’immeubles.  

En 1190, à la veille de son départ pour la troisième croisade, Philippe Auguste demanda aux Parisiens de financer la construction de  remparts et ainsi protéger leur bonne ville de possibles invasions anglo-normandes.  

 

Plan de Braün

L’enceinte fut d’abord construite autour des quartiers de la ville marchande, rive droite. Partant à l’est en face de l’actuelle ïle Saint-Louis, elle englobait la partie basse de l’actuel quartier du Marais, les halles et rejoignait la Seine au niveau de la forteresse du Louvre. Ce château fort de caractère uniquement défensif permettait de renforcer  un point faible à ce niveau de la Seine contre un risque d’invasion venant de l’Ouest par la mer.

A son retour de croisade, le roi prit à sa charge la construction de la muraille rive gauche. Commençant en face du Louvre, elle coupait le bourg Saint-Germain, entourait celui de Sainte-Geneviève et rejoignait la Seine en face de l’ïle Saint-Louis.

 

Haute de 9 mètres, longue de plus de 5 kilomètres, épaisse de 3 mètres, elle était protégée tous les 60 mètres par 77 tours circulaires.

Une douzaine de portes fortifiées assuraient la communication avec les routes importantes du royaume. Il faut aussi imaginer le Paris d’alors avec de nombreux jardins, des pâturages et des champs qui pouvaient aussi assurer l’approvisionnement des Parisiens en cas de siège. 

Avec l’expansion de Paris, notamment sur la rive droite, l’enceinte fut progressivement  déclassée au profit de l’enceinte de Charles V.

Des portions de murs furent alors démontées, d’autres furent intégrées dans les constructions de nouvelles maisons, permettant ainsi leur conservation jusqu’à nos jours.

La promenade peut se faire en une seule fois. Néanmoins, j’ai choisi de la découper en trois parties, permettant ainsi de faire des haltes plus longues au gré des points d’intérêt qui jalonnent toute la promenade : 

- Rive droite, du Louvre au Marais, où des vestiges sont notamment  visibles sous le Louvre lui-même, rue du Louvre et rue Etienne Marcel au niveau de la Tour de Jean Sans Peur. 

Rive droite, du Marais jusqu’à l’ïle Saint-Louis, où des murs et tours sont  visibles  rue des Francs Bourgeois et notamment tout le long de la rue des Jardins Saint-Paul.

-  Rive gauche de l’Ile Saint-Louis au Pont des Arts par une large boucle dans le quartier latin, où plusieurs vestiges sont visibles aux alentours de la rue Clovis à l’est et dans le quartier Saint-Germain à l’ouest.