Bestiaire d'Atget

Il y a des moments de notre existence où nous devons rester chez soi. Alors Paris pour un temps inaccessible débarque à travers un autre espace. Je me suis ainsi amusée à bâtir une promenade imaginaire, une déambulation sur le thème des animaux, un bestiaire en quelque sorte, Paris devenant un animal immense, multiple et protéiforme. Toujours dans les pas d'Atget. (mars 2020)

"Il y a des moments où nous sommes absorbés. Alors le passé invisible s’est refermé sur nous. Notre existence voyage. Dans ces cas là le temps se ralentit. Le lieu s’agrandit et débarque dans son propre espace. Le lieu devient un animal intense."

Pascal Quignard – Vie secrète

 

Bestiaire de Paris

Joueur d'orgue de barbarie avec femme.
Atget 1898
(Musée Carnavalet)


Bestiaire de Paris, entre l’ange et la bête,
L’homme a toujours du mal à trouver son chemin,
Il chemine au hasard et brusquement s’arrête...
Vers qui pourrait-il bien, ce soir, tendre les mains ?
 
Le barbu reviendra... Vous entendrez son orgue,
Il vous racontera les pays qu’il a vus,
Il chantera pour vous les refrains de la sorgue
Et vous vous souviendrez d’un Paris disparu...

(Extrait du Bestiaire de Paris de Bernard Dimey)

A - comme Agneau

« A l’agneau pascal » Cabaret – 11, rue de Valence
Atget – Entre 1910 et 1911
(Musée Carnavalet)

L’Agneau Pascal, symbole chrétien, rappelle le sacrifice du Christ …
et le vin, l’acte de la Cène.
A ce propos, Pierre Dac disait: "Le gros-qui-tache est au Mouton-Rotschild ce que la brebis galeuse est à l'agneau pascal. " 

 


Le cabaret photographié par Atget a disparu, remplacé par des locaux modernes où se trouve la bibliothèque russe Tourgeniev.

Craignez le tigre et ses mâchoires,
Craignez fort d’éveiller un lion,
Mais craignez comme un cauchemar,
Les hommes dans leurs illusions.

(Mémoires d’un chasseur - Ivan Tourgueniev)

A - comme Aigle

L’aigle de Jean , détail de la chaire
Eglise de Saint-Sulpice
Atget
(Musée Carnavalet)

L’aigle, c’est le génie ! Oiseau de la tempête,
Qui des monts les plus hauts cherche le plus haut faîte ;
Dont le cri fier, du jour chante l’ardent réveil ;
Qui ne souille jamais sa serre dans la fange,
Et dont l’œil flamboyant incessamment échange
Des éclairs avec le soleil.

(Victor Hugo, Odes et Ballades, 1822)

L' évangéliste Jean, est souvent représenté sous la forme symbolique d’un aigle, l'aigle qui fixe le soleil tel Jean qui échange incessamment avec Dieu.

B - comme Biche

A la Biche
35, rue Geoffroy Saint-Hilaire
Atget – 1905
(Musée Carnavalet

 

 

"La biche" photographiée par Atget a été chassée, remplacée par la Grande Mosquée de Paris, inaugurée en 1922. Ici à défaut de biche, on pourra néanmoins trouver et déguster des cornes de gazelle au salon de thé oriental.

 

B - comme Bourdon

Au Bourdon d’Or
93, rue Saint-Honoré
Atget
(BnF)

 

L’enseigne de cette vieille pharmacie « Au Bourdon d’Or »  n’a bien évidemment rien à voir avec l’insecte …
mais rappelle le bâton de marche du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle.


Partir sur les chemins de Compostelle, marcher à l’écart de la foule, en harmonie avec la nature, n’est ce pas le meilleur moyen d’échapper au cafard (cafard, bourdon, tout ce qui est noir en somme) ? Un bon moyen de soigner ses maux, à défaut d’une ordonnance. 

B - comme Boeuf

Impasse aux Bœufs – rue Valette
Atget – 1898
(Musée Carnavalet)

 

 Le bœuf

Ce chérubin dit la louange
Du paradis, où, près des anges,
Nous revivrons, mes chers amis,
Quand le bon Dieu l’aura permis.

 ( Le Bestiaire – Apollinaire)

A droite sur la photo, le  collège des Lombards que l'on peut toujours voir aujourd'hui, un des collèges étrangers de la montagne Sainte-Geneviève faisant partie de l'ancienne Université de Paris.

B - comme Bruant

Cour, Hôtel de Libéral Bruant
1, rue de la Perle
Atget
(Musée Carnavalet)

Ici, rue de la Perle, peu de chance de voir un bruant dans les arbres. Cet oiseau préfère la campagne et son espèce, protégée, est en voie de régression. 
Par contre on y trouvera plusieurs hôtels particuliers réalisés par l'architecte Libéral Bruant, plus connu pour la construction de l’hôtel des Invalides. Celui photographié par Atget fut d'abord destiné à être sa demeure.  

La photo d’Atget montre la cour encombrée par les activités d’un artisan. Ceci fut le cas de la plupart des hôtels particuliers du Marais, voués à de multiples industries qui s’y développèrent au 19ème siècle jusqu’à la moitié du 20ème

C - comme Caille

La Butte aux Cailles
Passage Vandrezanne
Atget – 1900
(BnF)

Oui, je revoyais tout à coup,
Quelque part sur la Butte-aux-Cailles,
Une rue pâle et dépouillée.

Nous l’avons traversée un soir
Au retour d’une longue marche.
Il faisait assez clair encore

Et l’on sentait autour de soi
Cette vaillance un peu tremblante
Qu’ont les beaux jours de février.

Les maisons ? Elles devaient être
Anciennes, basses, sans pouvoir,
Déjà réclamées par la terre.

Mais la chaussée et les trottoirs,
Le ciel les avait devant lui
Comme une offrande solennelle.

 (Le Voyage des Amants – Jules Romains)

C - comme Canette

Les Canettes – rue des Canettes
Atget 1898-1900
(BnF)

 

 

Ce bas-relief du XVIIIème siècle en a remplacé un autre plus ancien qui avait donné son nom à la rue. Beau spécimen de ce qu’étaient autrefois les enseignes sculptées, ce bas-relief est inscrit aux monuments historiques depuis 1975, tout comme la façade. En pierre sculptée, au-dessus de la porte surmontée d’un mascaron, l’enseigne représente quatre canards à la surface de l’eau.

C - comme Centaure

Selon les Métamorphoses d’Ovide, le centaure Nessus proposa à Hercule d’aider sa femme Déjanire à traverser la rivière Evène. Subterfuge amoureux de la part de Nessus, épris de la princesse, qui voyait ainsi profiter de l’occasion pour l’enlever. Mais Hercule fut prompt a réagir et tua le centaure d’une flèche.   

La sculpture de marbre réalisée par Honoré-Laurent Marqueste, élève de Paul Falguière, et installée dans les jardins des Tuileries depuis 1892, s’est bien détériorée au fil du temps, amputant ainsi le centaure d’une patte et Déjanire d’un bras.

  • Le centaure Nessus enlevant Déjanire,
    sculpture par Honoré Marqueste,
    Jardin des Tuileries
    Atget
    (Musée Carnavalet)

C - comme Cerf

Passage du Grand-Cerf
145, rue Saint-Denis
Atget – 1909
(BnF)

Ouvert en 1825 à l’emplacement de l’hôtellerie du Grand Cerf d’où partaient les diligences des Messageries Royales vers les provinces de l’est de la France, le passage du Grand-Cerf est le plus haut de Paris avec ses trois étages reliés par des passerelles.  

Longtemps délaissé, il a retrouvé son âme grâce à d’heureux travaux de rénovation entrepris au début des années 1990. Situé dans le quartier de Montorgueil, c’est un très beau passage où il est très agréable de flâner. L’élégante verrière de fer forgé laisse filtrer une douce lumière et les jolies boutiques d’artisans et de créateurs sont de réelle qualité.  

Par ici la visite des Passages:

C - comme Chapon

Hôtel des Archevêques de Reims et de Châlons
13, rue Chapon
Atget – 1901
(BnF)

 

 

Le chapon, cette volaille de fête tant appréciée !  Mais la rue doit son nom,  plus bêtement si l’on peut dire, à un de ses habitants au 13ème siècle.

L’hôtel du début du 17ème siècle abritait du temps d’Atget de multiples artisanats de gravure, photographie et bijouterie.  Débarrassé des immenses enseignes qui l’entouraient, le porche laisse voir aujourd’hui le beau mascaron représentant une tête de faune.

 

 

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches
Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

 Tête de Faune - Rimbaud

C - comme Chat

Au Chat Noir – 32, rue de la Reynie
Atget – 1900
(MoMA)

 

« J’ai peu vécu de la vie terrestre, où j’étais noir. Noir entièrement, sans tache blanche au poitrail, ni étoile blanche au front. Je n’avais même pas ces trois ou quatre poils blancs, qui poussent aux chats noirs dans le creux de la gorge, sous le menton. Robe rase, mate, drue, queue maigre et capricieuse, l’œil oblique et couleur de verjus, un vrai chat noir.  »

 

Le petit chat noir (Paroles posthumes) – Colette

C - comme Cheval

Auberge du Cheval Blanc – 5, rue Mazet
Atget – mai 1899
(BnF)

Le Cheval

Mes durs rêves formels sauront te chevaucher,
Mon destin au char d’or sera ton beau cocher
Qui pour rênes tiendra tendus à frénésie,
Mes vers, les parangons de toute poésie.

(Le Bestiaire – Apollinaire)

Cette auberge construite en 1652 constituait le point de départ des diligences pour  Orléans et Blois. On l’imagine, comme dans un roman d’Alexandre Dumas, animée et bruyante, fréquentée par les chevaux, les cochers, les servantes, les voyageurs encombrés de malles et de paquets. Toute une vie agitée par les départs et les retours, éteinte à jamais, enfouie sous les pavés. Lorsqu’Atget l’a photographiée en 1899, la vieille auberge était déjà en ruines dans une cour déserte. L’auberge disparaîtra sept ans plus tard en 1906.

C - comme Cheval marin

Fontaine de l'Observatoire par Carpeaux,
Jardin du Luxembourg,
Atget – 1902
(Musée Carnavalet)

 La Fontaine de l’Observatoire, dite des Quatre parties du monde (1875) comprend les statues de Carpeaux représentant quatre femmes, une Africaine, une Asiatique, une Européenne et une Américaine portant à bous de bras le globe terrestre; quant aux chevaux marins et aux tortues, elles ont été réalisées par Frémiet, neveu du sculpteur Rude.

 

C - comme Chevalier

Entrée de la vieille cour du XVIème siècle
9, rue Honoré Chevalier
Atget
(Musée Carnavalet)

Le chevalier est un oiseau, un petit échassier que l’on peut voir en bordure de mer, dans les zones marécageuses et les estuaires.
Monsieur Honoré Chevalier, propriétaire du terrain au XVIème siècle sur lequel a été ouverte la rue, n’aurait certainement pas apprécié qu’on lui donne un nom d’oiseau; Mais peut-être aurait-il souri à ce jeu sans prétention sur les animaux de Paris, un jeu de l’oie en quelque sorte mais sans piège et sans prison où l’on se déplace au hasard de nos envies…

La vieille cour du 16ème siècle a fait place à une école.

 

 

C - comme Chèvre

Au jardin du Luxembourg, les promenades à voiture tirées autrefois par des  chèvres ont été remplacées depuis longtemps par des promenades à dos d’ânes échangés à leur tour par des poneys.

Par ici la promenade (à pied) au jardin du Luxembourg ...

  • Promenade en voiture, tirée par des chèvres
    Jardin du Luxembourg
    Atget – 1898/1900
    (Musée Carnavalet)

C - comme Chien

Heurtoir de l’hôtel du marquis d’Ecquevilly, grand veneur de Louis XV
60, rue de Turenne
Atget – 1901
(BnF)

 

 

Les chiens gardent toujours fidèlement la porte de l’hôtel particulier, au 60, rue de Turenne, dont les attributs rappelaient l’activité d’un de ses propriétaires, le marquis d’Ecquevilly, chargé des chasses royales sous Louis XV. Cependant, le heurtoir à perdu sa jolie dentelle de ferronnerie.

C - comme Chimère

Statue de Chimère
Tuileries - Jardin de Robespierre (Note d’Atget)
Atget – 1911
Médiathèque de l'architecture et du patrimoine

Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.
Chacun d’eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu’un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d’un fantassin romain.
Mais la monstrueuse bête n’était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l’homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s’agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture ; et sa tête fabuleuse surmontait le front de l’homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l’ennemi.

Je questionnai l’un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu’il n’en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu’évidemment ils allaient quelque part, puisqu’ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.
Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n’avait l’air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu’il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d’aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d’un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.
Et le cortège passa à côté de moi et s’enfonça dans l’atmosphère de l’horizon, à l’endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.
Et pendant quelques instants je m’obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l’irrésistible indifférence s’abattit sur moi, et j’en fus plus lourdement accablé qu’ils ne l’étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères.

Chacun sa chimère – Baudelaire (Petits poèmes en prose)

C - comme Colombe

Un matin
Dans un cour de la rue de la Colombe ou de la rue des Ursins
Des voix d’enfants
Chantèrent quelque chose comme ça :

Il avait des ch’veux d’ange
une barbe de fleuve
une grande queue de sirène
une taille de guêpe
deux pieds de chaise Louis treize
un tronc de peuplier
et pis un doigt de vin
et deux mains de papier
une toute petite tête d’ail
une grande bouche d’incendie
et puis un œil de bœuf
ou un œil de perdrix

Un matin rue de la Colombe - Prévert

  • 21, rue de la Colombe
    Atget – 1923
    (Musée Carnavalet)

C - comme Coq

Au Coq Hardi – 18, quai de la Mégisserie
Atget - 1902
(BnF)

Il n’y a pas encore si longtemps, on pouvait voir enfermés dans des cages grillagées, poules, canards et coqs sur le quai de la Mégisserie, comme en plein bourg campagnard un jour de marché.
On ne peut pas regretter la disparition des cages au milieu des pots d'échappement ! mais peut-être celle de l’enseigne volatilisée figurant un fier volatile, un coq chevauchant hardiment un lion...
Sur le quai de la Mégisserie ne subsistent plus aujourd’hui que quelques magasins de graines, plantes et animaux de compagnie mais ils sont le plus souvent souvenirs du passé remplacés par des magasins de souvenirs made in China.

C - comme Coq Héron

C’est à cette adresse que le magnétiseur Mesmer avait installé son baquet rempli d’eau et de limaille de fer, autour duquel les malades de tout Paris venaient se faire soigner. Les malades reliés entre eux par des cordes mouillées formaient plusieurs cercles autour du baquet et appliquaient sur la partie malade des tiges de fer reliées au baquet. Mesmer prétendait ainsi les soigner en captant le magnétisme animal. Il eut à l’époque beaucoup de succès et même Marie-Antoinette essaya son  traitement magnétique.   

  • 9, rue du Coq-Héron
    Folie Thoinard
    Atget
    (INHA)

C - comme Coquillage

Cabaret au « Port Salut » - Marchande de coquillages
Rue des Fossés Saint-Jacques
Atget – 1903
(Musée Carnavalet)

Chaque coquillage incrusté
Dans la grotte où nous nous aimâmes
A sa particularité

L’un a la pourpre de nos âmes
Dérobée au sang de nos cœurs
Quand je brûle et que tu t’enflammes ;

Cet autre affecte tes langueurs
Et tes pâleurs alors que, lasse,
Tu m’en veux de mes yeux moqueurs ;

Celui-ci contrefait la grâce
De ton oreille, et celui-là
Ta nuque rose, courte et grasse ;

Mais un, entre autres, me troubla.

Paul Verlaine, Les Coquillages (Fêtes galantes)

C - comme Crocodile

Le monde est-il donc peuplé de tigres, de crocodiles ?
Oui, seulement les tigres et les crocodiles à deux pieds sont plus dangereux que les autres …

 Alexandre Dumas - Le Comte de Monte-Cristo

  • Jardin des Tuileries –
    « Tigre terrassant un crocodile » par le sculpteur Auguste Cain
    Atget - 1903
    (BnF)

C- comme Crustacé

Les crevettes roses, les crevettes grises, dans des bourriches, mettaient au milieu de la douceur effacée de leurs tas, les imperceptibles boutons de jais de leur milliers d’yeux ; les langoustes épineuses, les homards tigrés de noir, vivants encore, se traînant sur leurs pattes cassées, craquaient.

Emile Zola – Le ventre de Paris

  • Marchands de crustacés et coquillages aux Halles
    Atget
    (BnF)

C - comme Cygne

Ancienne Fontaine du Regard (Fontaine de Médicis)
Léda et le cygne
Atget - 1910
(Musée Carnavalet)

Cette fontaine aujourd’hui au Jardin du Luxembourg avait été initialement installée à l’angle des rues du Regard et de la rue Vaugirard. La fontaine fut démontée lors du percement de la rue de Rennes et remontée à l’arrière de la fontaine de Médicis.
Aujourd’hui, la fontaine est asséchée, et l’eau ne coule plus du bec du cygne, animal dont Zeus prit la forme pour mieux séduire Léda. 

Près d’un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec
Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre,
Et disait, le cœur plein de son beau lac natal :
« Eau, quand donc pleuvras-tu ?  Quand tonneras-tu, foudre ?

 Le Cygne – Les Fleurs du mal - Baudelaire

Suite du Bestiaire - D à V

Tous droits réservés - Année 2020 - Auteur texte et photos Paris d'aujourd'hui : Martine Combes